Le Ku-Klux-Klan by Farid Ameur

Auteur:Farid Ameur [Ameur Farid]
La langue: fra
Format: epub
Tags: History, General
ISBN: 9782035857361
Google: f4J0SfBK4TcC
Éditeur: Larousse
Publié: 2009-06-16T22:00:00+00:00

« Comme hier, comme aujourd’hui, à jamais ! »

Et pourtant, cet effritement ne saurait nous induire en erreur. S’il ne faut pas surévaluer son importance, la société secrète assume désormais pleinement son statut d’organisation clandestine et terroriste. Quel que soit le nombre de ses activistes, elle ne rassemble plus que des irréductibles, des individus déterminés et prêts à toutes les audaces pour exposer leurs idées. À l’aube du troisième millénaire, le Klan n’a pas fini de faire parler de lui. Certes, la confrérie soulève l’opprobre quasi général aux États-Unis, y compris dans le Sud. Dans l’imaginaire collectif, elle inspire un sentiment d’effroi, une répulsion teintée de fascination. Elle s’apparente pour beaucoup à une secte, à un refuge d’illuminés, à un groupe de fanatiques sortis d’un autre âge qui refusent obstinément d’entrer dans la modernité. En fait, elle est l’expression d’une intolérance américaine, trop faible pour influer sur le cours des événements, mais néanmoins récurrente dans l’histoire nationale. En ce sens, elle se présente sous la forme d’un héritage encombrant dont il paraît bien difficile de se défaire pour de bon.

Depuis les années 1990, qui plus est, le Ku Klux Klan a encore durci ses positions. Ses membres se considèrent comme des soldats, des « patriotes » qui ont abandonné le fouet et la corde pour la mitraillette et la dynamite. Unissant leurs forces à celles des autres groupes suprématistes blancs, les Klansmen sont impliqués dans diverses affaires criminelles, dont certaines relèvent du grand banditisme. Déjà, en 1984, un commando s’était emparé d’un butin d’environ quatre millions de dollars en s’attaquant à un fourgon blindé en Californie. D’autres se compromettent dans des vols et des trafics d’armes, parfois dans des sabotages de voies ferrées et de conduites de gaz. Plusieurs sont interpellés par le FBI pour avoir nourri le projet de détruire des bâtiments fédéraux et d’empoisonner les réserves d’eau de New York, Chicago, Denver, Kansas City, Minneapolis et La Nouvelle-Orléans. Des violences plus classiques subsistent. De 1990 à 1996, dans les États du Sud, cinquante-sept églises fréquentées par des Noirs sont ravagées par des incendies d’origine criminelle. Les rapports de police continuent à faire état de cas d’agressions racistes, de processions et d’embrasements de croix. Si leur nombre n’est pas jugé alarmant par les autorités, nul doute que l’attentat de l’immeuble fédéral Alfred M. Murray, qui a eu lieu à Oklahoma City le 19 avril 1995 et fait 168 morts et 850 blessés, a suscité une prise de conscience du danger que représentent les organisations extrémistes. Son auteur principal, Timothy McVeigh, est en effet un ancien Klansman, un vétéran de la guerre du Golfe qui s’est tourné vers les milieux de patriotes et veut faire payer cher au gouvernement sa trahison à la « cause aryenne ». Arrêté et jugé, il fut exécuté le 11 juin 2001 dans un pénitencier de l’Indiana.

Au fil des années, les Klansmen se sont encore rapprochés des néo-nazis, des miliciens et des survivalistes, dont l’ambition est de fonder une confédération aryenne dans le nord-ouest des États-Unis.

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